Des phares et des clefs
Suite au précédent article, je reviens au langage journalistique pour faire remarquer la place qu'y occupent les phares et les clefs. Tout ce qui est important, tout ce qui joue un rôle capital, est "phare", ou bien "clef".
Par exemple, en ce moment nous savons tous que "la Chine et la Russie sont les deux puissances-clefs" capable de peser sur la situation en Syrie (infos France Culture, 05/06/12). De même, l'Allemagne est certainement "le pays-clef pour rassurer [la zone euro]" (Nicolas Baverez sur France Culture, le 12/09/12)
Remettons les clefs dans nos poches, et tournons-nous vers le large. Qui ne se souvient des "promesses-phares" de telle campagne électorale ? Qui n'a jamais entendu parler de la "proposition-phare" d'un rapport ? Voilà des expressions qui coulent bien. En revanche, ça coince un peu plus quand Yann barthès, évoquant je ne sais plus quelle femme qui fait la cuisine à la télé, l'appelle une "chef-phare" (Canal +, Le Petit journal, 21/02/12), ou quand il est dit du tulipier sur France 5 que "c'est un arbre-phare" (22/02/12).
A quand les légumes-phares ? Les courgettes-phares ? Les carottes-clefs ?
PS : ça y est, on y est presque. Une semaine après avoir écrit cet article, je regarde "C'est notre affaire" sur France 5, où j'apprends que la pomme est un "fruit-phare".